2003-2006 : le monoquini, un cinéma de poche

Trois années durant, de 2003 à octobre 2006, au numéro 5 de la rue Bayard à Montpellier, Monoquini a disposé d’un espace modulable d'environ 80m² - à la fois lieu d'exposition et cinéma de poche où ont été invités nombre d'artistes, cinéastes, chercheurs et auteurs.
Après trois années de programmation soutenue, en collaboration notamment avec l'association bande annonce et panoplie.org, le lieu a définitivement fermé ses portes le 31 octobre 2006. La programmation de la saison 2006 eut lieu sur une base mensuelle. Antoine Calafat en a conçu les dépliants.



SEPTEMBRE 2006

La profondeur Duchamp (6)

Mardi 19 septembre / 19H
Carré d’art
Boulevard Victor Hugo - 30000 Nîmes
Tel. 04 66 76 35 35

Loïc Connanski : LA PETITE VIDEO ROUGE DU COMMANDANT CONNANSKI
(France, 1998, vidéo, 14’30)
Vidéo de propagande - un appel à la sédition audio-visuelle - un pamphlet contre la médiation - un éloge forcené de l'automédiatisation - la réalisation du fameux quart d'heure de gloire de Warhol - un narcissisme de bon aloi - un enfonçage systématique de portes ouvertes, mais avec les chambranles - un brûlot télévisuel conte la notoire nullité de la télévision - un guide de l'auto-filmage.

Pierrick Sorin : C'EST MIGNON TOUT çA
(France, 1993, vidéo, 3’45)
Grâce à un dispositif installé dans sa cuisine, un personnage, l'auteur lui-même, s'excite à la vue de ses propres fesses. Cet autofilmage attire l'attention sur le comportement schizophrénique que peut occasionner l'utilisation domestique de la vidéo.

Pascal Lièvre : ABBA MAO
(France, 2001, vidéo, 4’)
La deuxième petite vidéo rouge de la soirée.


Matt Mc Cormick : THE SUBCONSCIOUS ART OF GRAFFITI REMOVAL
(USA, 2002, vidéo, vostf, 17’)
Ce n’est pas une coïncidence si le budget des campagnes anti-graffitis surpasse souvent les budgets alloués à l’art. L’effacement des graffitis a par contre renversé cet obstacle à l’expression créative en devenant l’un des plus intrigants et importants mouvements artistiques de notre temps ! Ce documentaire, tourné à Portland, USA, est une intéressante illustration de cette théorie.

Stuart Sherman : FILMS
(USA, 1978/82, 16mm, couleur et n&b, muet, 25’)
Artiste et auteur américain, à la fois compagnon de route de Carson McCullers et du groupe Fluxus, collaborateur du Ridiculous Theater de Charles Ludlam et de l’Ontological Hysterical Theater de Richard Foreman, Stuart Sherman est le roi de la forme brève et saugrenue dans un grand nombre de domaines, notamment de par ses (très) courts métrages. Sans un mot (ou avec un seul de temps en temps), il commence sa démonstration – son rituel. Stuart Sherman ne parle pas, comme Buster Keaton ne riait pas. Symétries en trompe l’œil, faux liens de cause à effet, glissements de sens, transferts, analogies : les joyeuses cocasseries de la raison en fièvre sont le sel de son cinéma.

Michel Blazy : LE MULTIVERS + GREEN PEPPER GATE
(France, 2002, vidéo)
Un voyage fantastique au cœur du compost – le poivron vert en décomposition ouvre une porte vers une dimension insoupçonnée… Des natures moins que mortes.


Kurt Kren : 29/73 READY MADE
(Autriche, 1973, 16mm, vost anglais, 12’)
Cinéaste expérimental réputé pour ses choix formels radicaux, surnommé « the lord of the frames » (le seigneur des photogrammes !), Kurt Kren reçu une commande pour un programme télévisuel consacré au film « Casablanca » de Michael Curtiz. De fait, Kren opta pour la lecture de trois lettres de Groucho Marx à la Warner Bros, qui menaçait les Marx Brothers de poursuites judiciaires suite à la sortie de leur film, « A night in Casablanca ». Le matériau fut rejeté par les commanditaires et voué au pilon. Kren se réappropria le métrage et signa cet objet filmique néo-dada.

Maurice Lemaître : UN NAVET
(France, 1976, 16mm, 31’)
On peut dire que les amateurs de cinoche vont être gâtés ! Le réalisateur et son assistant, René Charles, n’ont pas épargné leur peine pour offrir aux intoxiqués de l’écran un véritable coup de poing de cinéma. Bien entendu, tout le monde ne peut pas être de cet avis et il y aura toujours des fines gueules de la pelloche qui préféreront aller sur les boulevards ou sur les Champs-Élysées pour roter à loisir… C’est vrai qu’il ne faut pas être dégoûté pour voir ce film. Même les connaisseurs de l’underground, du différent, de l’expérimental, et tutti quanti (et a fortiori les veaux des cinémas d’art et d’essai…) renâcleront devant cet écran-là !




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Nous remercions pour leur contribution : Light Cone, Heure Exquise !, Sixpackfilm, The New York Film-makers Coop, Matt McCormick, le FRAC PACA, Antoine Calafat, Print System, Clément Charmet, Vincent Tricon. Programmation : Bertrand Grimault