Deux films d'Alessandra Celesia



Mirage à l'italienne, d'Alessandra Celesia




Cinéma Utopia
5 Place Camille Jullian, Bordeaux

Tarif : 6,50 € ou ticket d'abonnement

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Née en 1970 à Aoste, Alessandra Celesia a quitté à 19 ans l'Italie dans un climat de "pollution intellectuelle" pour s'installer en France. Comédienne diplômée de l'École internationale de théâtre Jacques Lecocq, elle vient au cinéma en 1998 et a depuis réalisé cinq documentaires très ciselés où domine la parole intime des personnes qu'elle filme à belle et juste distance.
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Jeudi 7 novembre à 21h
Projection en présence de la réalisatrice

MIRAGE À L'ITALIENNE
France, 2013, vostf, 1h30

Tiraillée entre réalité et fiction, cette fable documentaire mèle une approche intimiste à un dialogue collectif d'une grande efficacité - un mirage qui est aussi un miracle sur la façon dont les histoires de chacun se répondent et se nourrissent, et dont le film provoque pour les protagonistes un voyage intérieur, une aventure personnelle bouleversante.

" « Vous cherchez du travail ? L’Alaska vous attend ». Dans un Turin que la crise économique a rendu exsangue (« Mieux vaut aller ramasser l’héroïne en Calabre », grogne un mécanicien devant le peu de rentabilité de sa tâche), cette offre séduit une poignée d’aventuriers dans l’âme, d’accidentés de la vie. D’une ancienne droguée douloureusement séparée de sa fille à un couple qui, ayant perdu son fils, élit l’éloignement pour refaire sa vie, Alessandra Celesia s’intéresse au point de bifurcation de chacun, montant son film comme une série de portraits intimes. Ce n’est pas un hasard si, de l’ancien militaire en Afghanistan tatoué à l’actrice Camilla qui joue Dietrich sur scène ou à Dario, le travesti, presque tous les personnages de Mirage à l’italienne portent à même leur corps des identités multiples : leur décision de partir s’ancre dans un imaginaire déjà fécond, indispensable à un tel déracinement. Reste à affronter la réalité de l’ailleurs, en l’occurrence Yakutat, 662 âmes au dernier recensement. À la manière de ces vies qui prennent la tangente, le récit du film lui-même se trouve soudain interrompu dans son élan, peu après l’atterrissage – un hasard qui pousse chacun à l’introspection, contre tout projet d’évasion exotique." (Charlotte Garson)

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Jeudi 24 octobre à 21h
En partenariat avec le festival Lettres du monde

LE LIBRAIRE DE BELFAST
France-Irlande, 2011, vostf, 54 min.


Belfast, principale ville de l'Irlande du Nord marquée par la violence des attentats et des émeutes durant 30 ans et aujourd'hui par une reconstruction à marche forcée, est la toile de fond d'une galerie de personnages hauts en couleur qui offrent une forme de résistance joyeuse face à la menace de disparition de tout un pan de culture urbaine.
Libraire sans librairie, John Clancy partage cigarettes, tasses de thé et sa passion de la littérature. Entouré de milliers d'ouvrages aux pages jaunies, symboles d'une culture sauvée du naufrage, il côtoie une jeune serveuse, chanteuse aux rêves de gloire télévisuelle, et deux frères, l’un rappeur pragmatique et l’autre punk amateur d’opéra, trouvant un moyen d'évasion dans la lecture.
Avec délicatesse et une tendresse évidente, Alessandra Celesia et son talentueux chef opérateur cernent la chaleur de leur relation, où le chant et la musique préservent une certaine joie de vivre dans une ville meurtrie en pleine mutation.



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Remerciements à Alessandra Celesia, Laetitia Jourdan (Zeugma Films), Cinéma Utopia, Lettres du Monde.