SCRATCH PROJECTION



(vidéogramme : SILVER, de Takeshi Murata)

carte blanche à l'association Monoquini
en présence de Bertrand Grimault, programmateur
sur une invitation de Light Cone
www.lightcone.org




Mardi 14 Juin 2011 à 20h30
Cinéma Action Christine
4, rue Christine
75006 Paris

entrée : 6 euros




au programme :

LIVING DYING WOMAN
de Camille HENROT
2005 / Vidéo / n&b / son / 5' 00

Une jeune femme, fuyant la menace d'un zombie au début du célèbre film de George Romero, La nuit des morts vivants (1968), a été effacée, grattée image par image à même le support filmique original. En disparaissant comme personnage de fiction, elle rejoint les figures de l'au-delà, devient forme surnaturelle, irradiant littéralement la pellicule par son absence.

PHANTOM
de Matthias MÜLLER
2001 / Vidéo / coul / son / 5' 00

Une géographie des ombres. Des silhouettes qui ne prennent jamais vraiment forme. Des figures anémiques, vues en négatif, forcées à errer indéfiniment entre des récits, mais prises dans une boucle qui se répète à l'infini. Elles sont comme des morts- vivants confinés à un espace cinématique qu'ils ne peuvent quitter.

SILVER
de Takeshi MURATA
2006 / Vidéo / n&b / son / 10' 00

Les vidéos de Takeshi Murata évoquent une masse bouillonnante de données numériques corrompues, où la figuration s'estompe au profit d'une picturalité fascinante que la technologie n'avait pas prévue. Il s'agit pour l'artiste d'un processus long et précis, intervenant sur chaque image, qui produit une altération censée restituer une vision hallucinatoire. Avec Silver, Murata soumet à de violentes distorsions digitales un extrait d'un classique du film d'épouvante italien, Le masque du démon de Mario Bava (1960). Accompagnée d'une composition sonore de Robert Beatty et Ellen Molle, l'égérie du film gothique transalpin, Barbara Steele, se déplace dans des espaces sans cesse recomposés, sorte d'ectoplasme en vaine quête d'une forme stable, où la matière argentique du support original le dispute à la versatilité du numérique.

PATHS OF G
de Dietmar OFFENHUBER
2006 / Vidéo / coul / son / 1' 30

Dietmar Offenhuber est un artiste qui conçoit des animations et des environnements virtuels dans la continuité de sa formation d'architecte. Son travail repose essentiellement sur la perception sonore de la ville selon les modes de déplacements et les matériaux architecturaux en présence. Sur le plan formel, il réduit l'expérience déambulatoire à des repères organisés sur l'écran, dématérialisant ainsi l'espace concret sur le mode pointilliste.
Le film présenté ici, Paths of g, est une variation sur le film de Stanley Kubrick, Les Sentiers de la gloire. Un long travelling arrière dans une tranchée, pendant la première guerre mondiale, est réduit à ses linéaments, à savoir le trajet décrit par la caméra et les structures géométriques de la scène.

PHONE TAPPING
de Hee Won LEE
2009 / Vidéo / coul / son / 10' 00

Phone tapping, écoutes fantômes. Le film se construit sur un moment de bascule imperceptible qui nous mène du jour vers la nuit, un instant fugace où ce qui a été n’est plus, où les choses peuvent revêtir une autre signification. Plusieurs voix-off se croisent via des téléphones portables. Elles parlent de fantômes et nous guident à travers la ville, tandis que la caméra semble en quête d’une parcelle de territoire, d’une concordance récit - image. La topographie du lieu se révèle au fil des images, formant en parallèle une seconde topographie, mentale cette fois, jusqu’à leur rencontre peut-être quelque part par là, dans un nouvel espace psychique. Une histoire intime se livre là dans la ville de Séoul.

VOLTO SORPRESO AL BUIO
de Paolo GIOLI
1995 / 16 mm / n&b / sil / 8' 00
Une animation à partir de vieilles plaques de verre d'un photographe anonyme des années 50 : Paolo Gioli a recomposé un portrait "impossible", une sorte d'identité spectrale, en se faisant succéder des fragments de "visages pris des ténèbres", par un travail de montage, de grattage et de superpositions, redonnant une vie furtive à des images fixes.

CI SONO GLI SPIRITI
de Alvise RENZINI
2009 / Vidéo / coul / son / 6' 00

L'interprétation d'un rêve de Carl Jung, peuplé d'ectoplasmes et de revenants.

RITRATTI
de Sabine MASSENET
1998 / Vidéo / coul / son / 9' 30
"Tout ce qui s'appelle se rappeler un être, c'est en réalité l'oublier." Marcel Proust
À l'intérieur d'une silhouette découpée comme un cadre sur l'écran, apparaît un fondu enchainé d'hommes et de femmes. Ne pas capter un sujet mais en suivre la trace, pour en convoquer le souvenir, la présence fantomatique.

ZAGREB TRAM STATION
de Jürgen REBLE
2009 / Vidéo / n&b / son / 8' 00

Un espace urbain ordinaire devient une masse bouillonnante de matière en lente gestation, traversée par des figures ectoplasmiques qui s'y diluent et s'y recomposent.

VISIBILITY OF INTERIM
de Manuel KNAPP
2007 / Beta SP / n&b / son / 13' 40

Le travail de Manuel Knapp est constitué d'environnements sonores et visuels au croisement du cinéma d'animation expérimental et de la peinture abstraite minimale. Influencé par l'esthétique picturale des Constructivistes et les essais cinématographiques de l'avant-garde des années 20 (Hans Richter, Viking Eggeling, Walter Ruttmann), il développe un vocabulaire formel et structurel basé sur le langage graphique et la séquentialité, dont Visibility Of Interim est l'expression la plus accomplie à ce jour. Utilisant des logiciels d'architecture, il créé ici un espace indéterminé et complexe, un trompe-l'oeil animé d'un mouvement subtil, vision d'un Piranese à l'ère du numérique.
Visibility Of Interim a reçu le prix de l'innovation (Innovatives kino) du Festival du film autrichien Diagonale en 2007.

SCRATCH PROJECTION

L'activité de promotion du cinéma expérimental trouve pour Light Cone un outil privilégié avec Scratch Projection. Cette entité de diffusion du cinéma expérimental favorise l'exploration de l'histoire du cinéma et la visibilité des travaux d'artistes contemporains par le biais de projections régulières à Paris. N'ayant jamais eu de lieu fixe de diffusion, Scratch Projection a toujours pratiqué le nomadisme au sein de la capitale, favorisant ainsi les rencontres et les mélanges de publics. Au fil des ans, Scratch Projection a diffusé ses programmes à L'entrepôt, à la salle de la rue d'Ulm, au Audiopradif, au Café de la Danse, au Centre Wallonie Bruxelles et plus récemment aux Voûtes, au Centre Georges-Pompidou, à Confluences, et au cinéma l'Action Christine.

Ce sont les membres du Conseil d'Administration de Light Cone qui - après Yann Beauvais et Miles McKane puis, de septembre 2003 à juin 2007, Marc Bembekoff et Christophe Bichon - en assument la programmation en proposant des séances monographiques ou thématiques, des cartes blanches ainsi que des soirées explorant les formes élargies du cinéma. Ainsi, Scratch est devenu un lieu permanent d'échanges et de questionnement sur l'histoire et les pratiques contemporaines du cinéma.

Les séances thématiques sont l'occasion de confronter des œuvres de cinéastes qui n'appartiennent pas nécessairement à la même génération mais qui partagent néanmoins des préoccupations artistiques communes. Lors des séances monographiques et cartes blanches, Scratch Projection invite des artistes, des critiques ou des programmateurs français et étrangers à présenter leur travail. Par ailleurs, certaines des soirées organisées par Scratch Projection développent des liens avec des domaines artistiques souvent connexes, comme la musique ou la performance, qui donnent lieu à des concerts ou des événements dépassant le cadre traditionnel de la salle de projection cinématographique.

Les séances de Scratch Projection agissent comme un véritable laboratoire permettant de générer de nouvelles programmations, fréquemment reprises ultérieurement par d'autres programmateurs. Scratch Projection est ainsi devenu le rouage d'une diffusion du cinéma expérimental en France et au-delà.

www.lightcone.org


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