GRAN LUX
INVITE
MONOQUINI
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21-24 JUIN 2012
SAINT-ETIENNE
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www.coxaplana.com





PROJECTIONS ||| RENCONTRES ||| DÉBATS ||| AGAPES |||
Avec des films de Rimas Sakalauskas ||| Uriel Oslow ||| Ascan Breuer |||
Ben Rivers ||| David O'Reilly ||| Ruben Östlund ||| Lionel Rupp ||| Martin Le Chevallier ||| Beatrice Gibson ||| Michel Aubry ||| Antoine Defoort |||
Redmond Entwistle ||| Christoph Girardet & Volker Schreiner |||
Christian von Borries ||| DAMON PACKARD ||| Camille Henrot |||
Céline Huyghebaert ||| Teboho Edkins ||| Hito Steyerl ||| Chris Petit |||
Norman Leto ||| Shusaku Arakawa & Madeline Gins ||| Julien Prévieux |||
Derek Roberts & Praved Chandra ||| Matt McCormick ||| Timo Katz |||
Anri Sala ||| Sébastien Collet ||| Konstantin Lopushanski |||
Aux platines : DJ SATOK



[+ d'infos]






session de visionnage n° 28

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PARADISE LATER
de Ascan Breuer
(Autriche-Indonésie / 2010 / vidéo / couleur / vostf / 13')

Une lecture contemporaine du roman de Joseph Conrad, "Au cœur des ténèbres", dans laquelle un représentant de commerce délivre en voix-off un rapport émaillé de doutes et d’accusations, se superposant aux images du cours indolent mais souillé d’un fleuve tropical.

SYNCHRONISATION
de Rimas Sakalauskas
(Lituanie / 2009 / vidéo / couleur / 8' )
Trois tours de prestigitation monumentaux dans une banlieue de l'Est et les objets d'un rêve Soviet révolu s'envolent dans le cosmos.

REMNANTS OF THE FUTURE
de Uriel Oslow
(GB / 2010 / vidéo / couleur / 21' )
Première française

Censée recevoir les sinistrés du tremblement de terre de Spitak en Arménie en 1988, Mush est une ville restée inachevée avec l'effondrement de l'Union Soviétique. L'ambitieux projet à l'abandon n'abrite plus que des oiseaux migrateurs et quelques réfugiés, ferrailleurs dépeçant les batiments squelettes.

SLOW ACTION
de Ben Rivers
(GB / 2010 / 16 mm scope / couleur et n&b / vo avec sur-titrage français / 40')

Entre science-fiction apocalyptique et récit d'explorateur imaginaire, archaïsme et futurisme, l'évolution de la vie sur quatre îles suite à la submersion des continents, devenant par le commentaire de l'écrivain Mark von Schlegel les joyaux d'une ethnographie des songes.

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THE EXTERNAL WORLD
de David O'Reilly
(Allemagne / 2010 / vidéo / couleur + n&b / 15’)
"Ne vous affolez pas. Nous ne sommes que des personnages de fiction évoluant dans un univers purement imaginaire et dérangé", affirme un petit cochon travaillant pour la morgue, témoin du suicide d'un ersatz de Donald le canard, dans une BD de Kaz ("Terrain Vague", éditions Cornélius, 2001) ; "C'est sans danger, ce n'est qu'un film d'animation", répond David O'Reilly : l'occasion de se livrer alors à un joyeux jeu de massacre peuplé de figures de cartoons décadentes, dépressives et pathétiques.

INCIDENT BY A BANK
de Ruben Östlund
(Suède / 2010 / vidéo / couleur / 11')
courtesy Swedish Film Institute / New Europe Films
Fait divers en Suède : le braquage burlesque d'une banque en plein jour, méticuleusement reconstitué à distance en plan séquence par un témoin oculaire fasciné.

LA FORÊT
de Lionel Rupp
(Suisse / 2009 / vidéo / couleur / 17’)
Le monde extérieur est parfois si étrange et opaque qu'on se sent appartenir à une espèce différente. Des groupes fermés se forment. La communication disparaît. Fugue d'écoliers, ballet de bikers, vigiles impitoyables à l'affut : d'étranges animaux peuplent la nuit helvète.

L'AN 2008
de Martin Le Chevallier
(France / 2011 / vidéo / couleur / 20’)
L'an 2008, sa crise économique et ses analyses d’experts. Un fripier du Nigéria croise un « consommateur français » qui semonce une « ouvrière chinoise » qui rêve de vivre comme un « Américain » qui, etc. Un humour pince-sans-rire dicte une rhétorique médiatique à ces différentes figures. Chassés-croisés drolatiques dans lesquels chacun endosse tour à tour les habits de la victime et du méchant.

A NECESSARY MUSIC
de Beatrice Gibson
(GB / 2009 / vidéo / vostf / 29')
Se présentant comme "un film de science-fiction à propos du logement social moderniste", voici une oeuvre étrange d'inspiration musicale qui se réfère aux opéras-vidéo de Robert Ashley. Il explore l'imagerie sociale d'un paysage utopique au travers des voix qui l'habitent. Dix-sept résidants de Roosevelt Island, à la fois auteurs et acteurs, interprètent les textes qu'ils ont écrits, entremélés d'extraits du récit fantastique d'Adolfo Bioy Casarès, "L'invention de Morel", activant ainsi le site sous l'angle de la fiction. D'un postulat réaliste - une investigation sociale - le film dévie vers l'imaginaire - une fiction ethnographique.

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REPLIQÛRES
de Michel Aubry
(France / work in progress / vidéo / n&b / 10’)
Les Répliqûres appartiennent à une série de films revisitant l’histoire de l’art sous l’angle de la fiction et de l’anachronisme, reposant davantage sur l’idée de la réinterprétation et de la copie de faussaire que du remake. Les Répliqûres des "Disparus de Saint-Agil" de Christian-Jacque et "Lumière d’été" de Jean Grémillon s’attachent à une certaine figure de l’artiste et à son rapport au pouvoir et à l’argent.

PSYCHOSE
d'Antoine Defoort
(Belgique / 2005 / vidéo / 2’ 56)
La partition de Bernard Hermann pour le film d'Alfred Hitchcock interprétée a capella en split screen. Les choquottes, avec le sourire.

MONUMENTS
de Redmond Entwistle
(USA / 2009 / 16mm / couleur / vo avec sur-titrage français / 30’)

La réplique rajeunie de Dan Graham et les simulacres ressucités de Robert Smithson et Gordon Matta-Clark nous conduisent dans le New-Jersey aux sources de leur pratique artistique post-minimale. Leur parcours devient une allégorie non dénuée d'humour sur les effets qu'ont produit le néo-libéralisme et la globalisation sur la société et sur le paysage.

FICTION ARTISTS
de Christoph Girardet & Volker Schreiner
(Allemagne / 2004 / vidéo / couleur + n&b / 45’)
Un film de montage qui interroge en 12 chapitres la figure de l'artiste telle qu'elle est représentée au cinéma, véhiculant clichés et fantasmes. Ces artistes de fiction se succèdent en un brassage virtuose de séquences empruntées à une pléthore de films de toutes époques et origines, mettant en scène leur intimité et leur imaginaire supposés.

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MOCRACY - NEVERLAND IN ME
de Christian von Borries
(Allemagne / 2012 / vidéo / vo avec sur-titrage français / 84’)
Nouvelle version - première française

Joyeux fourre-tout critique filmé entre le Kosovo, Berlin, PyonYang, Detroit, Astana (la capitale du Kazakhstan redesignée par son président-propriétaire), citant Rancière et Baudrillard et puisant dans le domaine public (jeux vidéo, séries télé, youtube, Michael Jackson sur tous les fronts publicitaires), ce montage acrobatique se présente comme une "psychanalyse du spectateur" , décortiquant le capitalisme du désastre, la colonisation de la psyché à l'ère de la globalisation, le devenir robot de la post-humanité : la (dé)mocratie comme pseudo divertissement sans choix réel.
Il nous faut désormais accepter comme fait global "l'artificialité du réel et la réalité de l'artificiel"...

En présence de Christian von Borries

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FOCUS DAMON PACKARD
Les États-Unis sont sans conteste la nation qui, avec la Belgique, produit le plus de fous filmants. Au baromètre d’agitation du bocal, Damon Packard fait figure d’ouragan de la côte ouest. Quelque part entre série B horrifico-psychédélique des années 70, régurgitations hollywoodiennes et outrances trash, ses films grotesques sont le réceptacle de toute la sous-culture audiovisuelle américaine. Modeste hommage à ce Grand Provocateur trop peu connu par chez nous.

DAWN OF AN EVIL MILLENIUM
(USA / 1988 / Super 8 transféré en vidéo / 15’)
Dans cette fausse bande-annonce pour un film de science-fiction de 18 heures où l'on croise Miles O'Keefe (symbole du héros nanar), Packard expérimente ce qui deviendra sa marque de fabrique : un montage survolté associé à une bande-son outrancière.

THE EARLY 70’S HORROR TRAILER
(USA / 2001 /16mm transféré en vidéo / 7’)
Los Angeles, 1971 : la bande-annonce d’un film d’horreur jamais terminé, donc maudit. Des sorcières blondes hiératiques se tiennent dans le soleil et des jeunes filles ensanglantées tentent de fuir une menace invisible dans un décor urbain déserté. Un collage efficace et flippant, rencontre de Kenneth Anger et d’une version de "Psycho" sous acide, le mauvais délire californien post-Manson, loin, très loin des studios d’Hollywood.

CHEMTRAILS
(USA / 2002 / vidéo / vo avec sur-titrage français / 5’)
La théorie du complot selon Damon Packard : une dénonciation, interviews, presse et images d’actualité à l’appui (dont les déclarations du président Bush), des traînées chimiques laissées dans le ciel par les avions, censées exercer un contrôle total du gouvernement sur la population américaine d’ici quelques années… Morceau choisi, un couple zombifié devant sa télé : «Everything’s allright... We believe in mainstream media… Thank you President Bush for doing the thinking for us... ».

STAR WARS – THE UNTITLED MOCKUMENTARY
(USA / 2002 / vidéo / vo avec sur-titrage français / 45’)
Un faux documentaire qui détourne outrageusement un vrai making-of de "La revanche des clones", où George Lucas, en chantre capricieux du cinéma en tout-numérique, en prend pour son grade. Le symbole régressif de l’impérialisme culturel américain maltraité par un ex-fan de la première heure.

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DYING LIVING WOMAN
de Camille Henrot
(France / 2005 / 35mm transféré en vidéo / 6 ')
courtesy Galerie Kamel Mennour
Une jeune femme, fuyant la menace d'un zombie au début du célèbre film de George Romero, "La nuit des morts vivants" (1968), a été effacée, grattée image par image à même le support filmique original, et devient elle-même figure surnaturelle.

WEEK-END À ZUYDCOOTE ETC
de Céline Huyghebaert
(France / 2005 / 35mm / couleur / 12' )
courtesy Le Fresnoy

Soit le film d'Henri Verneuil, déconstruit, décliné, répété comme matière fictionnelle et objet de désir, comme substance et rythme. Une suite de variations comme somme des possibles, pour un remake finalement impossible.

TRUE LOVE
de Teboho Edkins
(France-Afrique du Sud / 2005 / vidéo / couleur et n&b / 27' )
courtesy Le Fresnoy
Récits croisés. Paris, vue sur Montmartre, les ruminations de deux amoureux en quète de sens, puisant dans les dialogues des films des années 60 de Godard. Lesotho, en Afrique Australe, le journal filmé d'un jeune homme noir, séropositif , qui documente son douloureux parcours amoureux.

NOVEMBER
de Hito Steyerl
(Allemagne / 2004 / vidéo / vost anglais avec sur-titrage français / 25 ')
Dans les années 80, Hito Steyerl tourna en super-8 un film d'action féministe, inspiré par "Faster Pussycat, Kill ! Kill !" et les films d'arts martiaux de Hong-Kong. L'esthétique outrée du cinéma d'exploitation sera dépassée par l'engagement réel de sa meilleure amie, Andrea Wolf, dans les rangs du PKK, au point de trouver la mort sur le front Irakien en 1998. Devenue symbole de la cause Kurde, on brandit aujourd'hui son effigie au cours de manifestations.
Documentaire intimiste et éminemment politique, "November" est une réflexion sur l'influence de la fiction sur le factuel, sur le chemin qu'empruntent les images - qu'elles appartiennent au cinéma de genre, au domaine public ou à la sphère privée - jusqu'à alimenter les représentations d'un certaine "histoire officielle".

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UNREQUITED LOVE
ON STALKING AND BEING STALKED

de Chris Petit
(GB / 2005 / vidéo / couleur / vo avec sur-titrage français / 76')
courtesy Illuminations Films, Londres
Inédit en France

Cet "amour non partagé" est celui du voyeurisme, de la filature, du harcèlement que Chris Petit dissèque au travers d'une dérive urbaine qui convoque Hitchcock et Antonioni, qu'il passe au crible de tous les outils possibles de communication, de captation et de surveillance, du téléphone portable au mail en passant par le regard de multiples caméras. Pas de happy end possible dans cette absence, cet abime irrationnel qui sépare le chasseur de la proie, cette pulsion érotique sans échange.
Adaptée du livre éponyme de Gregory Dart, une histoire d'attente, de peur, de fantasme, de désillusion.
A black valentine.

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SAILOR
de Norman Leto
(Pologne / 2010 / vidéo / couleur / vost anglais avec sur-titrage français / 101')
courtesy Galerie Kolonie, Varsovie

Marin d'une odyssée cruelle et vaine qui, pour dépasser la routine quotidienne et les relations qui se fanent ("l'entropie"), se projette sur le vivant au travers de courbes, graphiques, statistiques glacées et représentations 3D tour à tour fascinantes et grotesques, Norman Leto revêt l'habit de l'apprenti sorcier naviguant dans les eaux troubles d'une fiction pseudo-scientifique à la frontière du cynisme.

+

AFTER / 00h00


DJ SATOK
Une compote de chants traditionnels de paysans japonais, de rap rustre d'Honshu, de variété psychiatrique, d'oratorio brut, de jazz du 19ème siècle, de musiques expérimentales médiévales : DJ "pomme" Satok nous débridera les oreilles et nous dégourdira les gambettes avec un mix musical cosmopolite de sa spécialité.
www.prelerecords.net





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FOR EXAMPLE (A CRITIQUE OF NEVER)
de Shusaku Arakawa & Madeline Gins
(USA / 1971 / 16mm transféré en vidéo / vo avec sur-titrage français / 1H30)

De quoi s'agit-il ? D'une vieille VHS trouvée dans une poubelle ? D'un reportage interdit ? D'un shockumentaire expérimental ? D'un mélodrame trash ? D'un opéra de quatre cents ? Du portrait lyrique d'un poète de sept ans ? D'une tentative de dérèglement de tous les sens ? Nous devons à Arakawa, architecte et artiste japonais décédé en mai 2010, de détenir une copie de ce film autrement invisible, consacré à un enfant abandonné et alcoolique, vivant dans les rues délabrées du Bowery, oui, à New York, en 1970. Le principe de réalité - la vérité de l'image - à son point ultime de rupture.

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ROULADES
de Julien Prévieux
(France / 1998 / vidéo / 5’30)
Artiste qui roule n’amasse pas mousse.

CORNERS
de Derek Roberts et Praved Chandra
(Autriche / 2008 / vidéo / 10')
Les rues à angle droit et les recoins de la ville de Vienne deviennent le terrain d'acrobaties, de rebondissements, de courses échevelées, de jeux avec les obstacles et le mobilier urbain. Il en résulte une succession d'actions brèves et un brin séditieuses du fait de la vitesse des déplacements, forcément suspecte dans les espaces apathiques rythmés par le shopping et la consommation.

THE SUBCONSCIOUS ART OF GRAFFITI REMOVAL
de Matt McCormick
(USA / 2002 / 16mm / couleur / vo avec surtitrage en français / 17 ')
Il est notoire que le budget des campagnes anti-graffitis surpasse souvent dans certaines villes les budgets alloués à l’art. Ce documentaire, tourné à Portland, USA, tend à démontrer, en s'appropriant avec humour le discours théorique de l'art, que le recouvrement de graffitis a dépassé les clivages des genres et des pratiques en devenant un mouvement artistique subconscient d'un intérêt certain.

WHIRR
de Timo Katz
(Allemagne / 2006 / vidéo / couleur / 3')
Les variations que les habitants d'un lotissement ont apportées au modèle standardisé de leur maison sont rythmées par le montage : un environnement triste et banal se met alors à danser.

DAMMI I COLORI
de Anri Sala
(Albanie / 2003 / vidéo / vostf / 15 ')
courtesy Galerie Chantal Crousel, Paris
Un documentaire sur la métamorphose des façades mornes et décaties de Tirana en un damier chatoyant de couleur. Sous l'impulsion d' Edi Rama, maire de la capitale albanaise sinistrée et artiste de formation, une vaste entreprise de rénovation a été engagée avec le concours des citoyens. Avec des moyens extrêmement modestes, la ville aux allures post-apocalyptiques a retrouvé un semblant de vie grâce à cette expérience artistique - la couleur jouant ici la fonction de liant social.

RANDONNÉES ALTERNATIVES
de Sébastien Collet
(France / 1998-2004 / vidéo / 10')
Les aspérités et prises qu'offrent les façades et le mobilier urbain sont autant de moyens de s'échapper par l'escalade des parcours balisés. L'artiste, à l'instar du "Baron perché" d'Italo Calvino, a d'abord pratiqué ce mode de déplacement "hors sol" en solitaire, avant d'y impliquer de nouveaux participants. La vidéo documente les premières randonnées, entre funambulisme et parcours du combattant, sur les toits de Bordeaux, jusqu'à la chaine humaine et solidaire qui pratique l'alpinisme urbain à moins d'un mêtre du sol, avec la contrainte de ne pas mettre pied à terre.

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LE VISITEUR DU MUSÉE
(Posetitel muzeya)
de Konstantin Lopushanski
(Russie / 1989 / 35mm / couleur / vostf / 136' )

Dans un monde ravagé par une catastrophe d’une gigantesque ampleur, peuplé de déments et mutants déformés, un homme cherche à visiter les ruines d’un musée englouti sous la mer, auquel il ne peut accéder qu’à marée basse.
Disciple d'Andreï Tarkovski dont il a été l'assistant sur le tournage de "Stalker", Konstantin Lopushanski signe ici un film d'une noirceur sans issue où règne la folie d'une humanité dégénérée. Une expérience visuelle éprouvante mais inoubliable, hymne à la destruction et au déclin.

"Que ce soit en surface ou en substance, "Le visiteur du Musée" évoque "Stalker", d’Andrei Tarkovski (peut-être l’un des plus beaux films au monde) avec lequel il partage la même thématique et distille la même ambiance de chaos imminent. Deux pépites qui donnent matière à réfléchir sur la place de l’être humain dans le cosmos et le sens d’une existence de Sisyphe, entre espoir et désillusion. Bien entendu, cette coïncidence n’en est point une. Le réalisateur Konstantin Lopouchanski – qui continue de tourner dans le silence radio total – a été l’élève de Andreï Tarkovski à Leningrad et surtout, son assistant sur Stalker. Dans les années 80, il s’est imposé dans le cinéma Russe comme l’un de ses disciples les plus prometteurs. Avec "Le visiteur du Musée", orchestration bizarre de rythmes lents, de visions proches de l'hallucination et de sensations humides, il lui rend un sublime hommage qui ne se fourvoie jamais dans les citations vaseuses sur la nature, la foi, l’utopie et la connerie humaine et essaye au contraire de partir des bases solides du maître. Non pas pour plagier mais, au contraire, poursuivre son travail réflexif. Cela peut ressembler à une obligation morale, mue par une urgente nécessité au regard de l’état du monde. "Le visiteur du musée" fut réalisé en 1989. Soit trois ans après le décès de Tarkovski et la sortie de son testamentaire Sacrifice. Son écriture s’est déroulée en pleine glasnost, peu après les évènements de Tchernobyl. Forcément, la réalité influe sur la fiction.

"Le visiteur du musée" rend compte du désespoir universel après une catastrophe écologique. Celui d’hommes et de femmes devenus monstres qui vont êtres guidés par le dernier des fous. Le fil conducteur possède une apparence humaine et semble avoir conservé des capacités intellectuelles intactes. L’ambition de ce «passeur» irrationnel (et donc un peu délirant), c’est de racheter les fautes de l’humanité. Sentant que la fin du monde approche à grands pas, ce messie veut visiter un curieux musée sous-marin, accessible à certaines périodes de l'année, qui renferme des symboles et des images du bonheur. Selon la légende, il s’agirait d’une «zone» interdite et infréquentable qui ressemble à celle tant recherchée par les trois personnages de "Stalker". La mission du héros possède une vertu philosophique : redonner espoir ou plutôt une illusion pour ceux qui auraient perdu la foi. Ce guide spirituel représente l’éthique pure d’un homme capable de se sacrifier pour reconstruire le meilleur des mondes. Alors, récit d’anticipation ou épopée de science-fiction? Peu importe: on éprouve juste pendant le visionnage cette sensation assez inquiétante que l’on fonce droit vers la fin du monde avec aveuglement. Comme Tarkovski, le cinéaste russe a recours à la science-fiction sans la définir au sens classique. Il s'agit d'une science-fiction qui renvoie au mystère ontologique et donne la possibilité de recomposer le monde aux antipodes d'une logique naturaliste. Puisque tout le réel du film repose sur le constat d’une disparition de la fusion entre l’homme et la nature. L’être humain est en rupture avec ce monde. Et ce monde est devenu un «no man’s land» marécageux où végètent des restes d'hommes devenus de repoussants mutants. C’est ça, la vision d’un futur proche.

Parabole diabolique (la revanche de la nature sur l’homme inconscient de ses actes - nous ne sommes pas chez Boorman mais pas si loin), "Le visiteur du musée" ressemble à une reconstruction sensible du monde. Une projection post-apocalyptique qui fait froid dans le dos. La thématique de l’eau, symbole de vie, devient une matière pensante. Ce sous-marin des profondeurs agit sur l’inconscient du personnage principal sans que l'on puisse forcément attribuer un sens à cette action. A bien regarder, c’est une manière d’exprimer une obsession maladive. La majorité des films de Konstantin Lopouchanski relatent l’angoisse d'une apocalypse nucléaire et laissent, dans la profondeur de champ, entrevoir un nouveau monde. Ce sont les stigmates de l’âme russe dans la grande tradition dostoïevskienne. C’est le discours d’une œuvre pessimiste, austère, où pourtant il existe une sorte d'idéalisme et de reconstruction possible du monde."
(excessif.com)

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DURANT CES 4 JOURS - - -

STAND RINGONO
RINGONO est une organisation franco-japonaise qui apporte information et aide alimentaire aux sinistrés de la région de Fukushima, notamment par la distribution de pommes dont les apports nutritifs et les bienfaits sont reconnus depuis la catastrophe de Tchernobyl. En achetant un ou plusieurs produits proposés à la vente du 21 au 24 juin, vous contribuez à son action. Merci !
http://ringono.com
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