BIBLIOTHÈQUE MÉRIADECK
Auditorium Jean-Jacques Bel
85 cours du Maréchal Juin
Tram A – Hôtel de police
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles
— "Regarder mes films s'apparente un peu à un rêve éveillé", disait Peter Hutton (1944-2016). Le cinéaste originaire de Detroit qui souhaitait devenir peintre composait ses images comme des tableaux à contempler.
Inspirés par le cinéma des origines et le pictorialisme photographique, ses films de paysages initiés à partir du début des années 70 sont comme des journaux intimes tournés à la caméra Bolex 16mm, impressions fugitives de lumière, capturant en silence autant le mouvement du vent dans les arbres et la course des nuages que l’agitation des grandes villes ou la présence monumentale d’un glacier islandais. Un cinéma « élémentaire » qui offre une vision à la fois austère et élégiaque du monde, parfois hantée par quelque présence humaine.
Hutton a été marin et la présence de la mer, des bateaux, des fleuves et des rivières, est notoire dans ses films. Ses réalisations, qui figurent dans les collections du MOMA et au National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès, ont fait l'objet de nombreuses rétrospectives et hommages dans des centres d'art à l’international, mais ont très rarement été montrées en France.
Nous souhaitons réparer l'oubli d'une œuvre magnifique à bien des égards au travers d’une sélection de quelques-uns de ses films, en deux séances qui font chacune l’objet d’une création musicale, la première par l’italien Fabio Orsi, la seconde par les messins de O’Death Jug.
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Deux rendez-vous :
SAMEDI 19 OCTOBRE 2019 - 17H
Films de Peter Hutton
STUDY OF A RIVER
1996 / n&b / 16 min.
Variations autour de l’Hudson River, en hiver, filmée sur une période de deux ans.
SKAGAFJÖRDUR
2004 / couleur / 34 min.
Sur la côte nord-ouest de l’Islande, une région de fjords, pays oublié par le temps, presque épargné par l’activité humaine, et sujet à des phénomènes atmosphériques qui effacent toute distinction entre mer, terre et ciel.
Projections cinématographiques en 16mm accompagnées par
Fabio Orsi
« Tellurisme » est le terme qu’évoque immédiatement les amples mouvements et la profondeur de la musique électronique de Fabio Orsi. Field recording, drone, ambiant, l’artiste s’affranchit des étiquettes pour composer une œuvre résolument personnelle. Après une longue période berlinoise où il a travaillé comme ingénieur du son, lui inspirant ses compositions les plus minérales, ce napolitain de naissance est retourné vivre dans la province de Taranto, au sud de l’Italie, pour renouer avec une dimension solaire. Son rapport au son est intimement lié à sa pratique de la photographie. Loin de la simple illustration, sa musique est faite d’images sonores subjectives, ouvrant un espace sensoriel entêtant, générant des atmosphères puissantes qui s’emboitent par vagues successives. Son talent s’est affirmé grâce à sa capacité à trouver un bel équilibre entre expérimentation et mélodie, entre intimisme et abstraction, mêlant des sonorités de nature concrète et électronique, des instruments acoustiques, des synthés et des traitements informatiques.
fabioorsi.bandcamp.com
Il Vento Disperderà la Schiuma
Écouter le concert :
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VENDREDI 8 NOVEMBRE 2019 - 18H30
Films de Peter Hutton
NEW YORK PORTRAIT I + II
1978-1980 / n&b / 32 min.
Une série de haïkus urbains, d’observations du quotidien, la ville comme espace de l’imaginaire.
IN TITAN’S GOBLET
1991 / n&b / 10 min.
Un hommage à Thomas Cole, peintre considéré comme le père de l’Hudson River School, l’un des premiers mouvements artistiques né aux États-Unis au début du XIXème siècle.
LANDSCAPE (FOR MANON)
1987 / n&b / 13 min.
Une étude du vénérable paysage de la vallée de Kaaterskill Clove, à l’Est de New York, au travers des saisons et des variations climatiques.
Projections cinématographiques en 16mm accompagnées par
O’Death Jug
Duo/dialogue de guitaristes formé par Michel Henritzi et Christophe Langlade, O’ Death Jug revisite une Americana fantôme sur les traces de Neil Young, John Fahey ou Loren Mazzacane Connors, sculptant un blues primitif à coups de feedback et de bottleneck. Ou la rencontre d’un folklore réinventé et de la permanence des grands espaces nord-américains.
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Un événement conçu par l’association Monoquini
En partenariat avec la Bibliothèque de Bordeaux
dans le cadre de la tournée organisée par un groupement de programmateurs et de lieux cinématographiques indépendants, réunissant Gran Lux (Saint-Étienne), Videodrome (Marseille), Les Météores (Lyon), Le 102 (Grenoble), Light Cone (Paris).
Avec le concours de Canyon Cinema et Arsenal Berlin.
Merci/Thanks/Danke : Mariya Nikiforova, Seth Mitter, Gesa Knolle.
Le titre de ces rencontres est emprunté au roman de Stéphane Audeguy, Gallimard, 2005.
L’association Monoquini reçoit le soutien de la ville de Bordeaux et du CNC / DRAC Nouvelle-Aquitaine.