Chaque jour à partir de 19h30 :
APÉROPTIC
Projection d’un ou plusieurs courts métrages en 16mm

Mercredi 6 juin

19h30

LA FILLE DE LA ROUTE
— Louis Terme
France / 1962 / n&b / 29 min.

Juliette, ouvrière dans l’industrie textile, prend chaque jour l'autocar pour aller travailler dans la métropole lilloise. Guère de loisirs pour la jeune femme, en dehors des bals du samedi soir et d'ennuyeuses rencontres sportives dans le froid du Nord. Taciturne, elle se confie à sa compagne habituelle de voyage car elle s'est disputée avec son Roméo de métallo et s'inquiète d'être enceinte. À la sortie de l'usine, l'amie intervient pour réconcilier les deux amants. Contemporain de L'AMOUR EXISTE de Maurice Pialat dont les échos nous reviennent dans ces "paysages tristes" de terrils et les façades uniformes de brique, ce beau film d’un réalisateur totalement inconnu emprunte la voie de la fiction documentaire, signant une mise en scène d’une grande sobriété.


20h30
L'HOMME N'EST PAS UN OISEAU
(Covek nije tica)
— Dušan Makavejev

Yougoslavie / 1965 / 16 mm / n&b / VOSTF / 1h20
Avec Milena Dravic, Janez Vrhovec, Eva Ras, Stole Arandjelovic…

À Bor, une ville métallurgique du sud-est la Serbie, la brève histoire d'amour d’un ingénieur d’âge mûr, membre du Parti, avec une jeune coiffeuse volage croise les expériences d'un hypnotiseur et les exactions tapageuses d'un ouvrier de l'usine de cuivre.
Œuvre douce-amère, le premier long-métrage d’un des réalisateurs-phares de la « Black Wave » (Nouvelle Vague) Yougoslave, plus connu pour ses exubérants WR OU LES MYSTÈRES DE L’ORGANISME et SWEET MOVIE, fait preuve d'une grande liberté narrative puisant à la source documentaire et décline déjà ses thèmes de prédilection : l’ironie à l’égard du régime communiste, le désir de liberté et le désordre baroque de la vie. Milena Dravic, future icône du nouveau cinéma Yougoslave, crève ici l'écran par son charme mutin.
Si l’homme ne peut voler, ce film nous dit qu’au moins, il peut essayer…

Jeudi 7 juin

19h30

LE TABLEAU VOLÉ
— Václav Bedrich

Tchécoslovaquie / 1976 / 16mm / couleur / sans paroles / 9 min.

Un film d'animation qui mêle les mânes du Douanier Rousseau et de Fantômas, avec son imagerie naïve au service d'une intrigue de sérial surréaliste. On dérobe à un peintre le portrait d'une femme qu'il est en train d'accomplir, portrait qui atterri aux mains d'un étrange personnage en haut de forme muni d'un appareil à rayon lui permettant d'exercer son pouvoir sur le modèle.

L'ANNONCIATION
— Philippe Durand

France / 1964 / 16mm / n&b /10 min.
Avec Dorothée Blanck. Séquence d'animation par Robert Lapoujade.

L'homme est-il un animal ? Ou ne descend-il pas plutôt de l'ange ? Est-il fait de glaise, ou bien n'est-il qu'un assemblage de viande et de nerfs qui, mis en pièces, finira dans un bocal ?


20h30
LA FOIRE AUX CHIMÈRES
— Pierre Chenal

France / 1946 / 16mm / n&b / 1h40
Avec Erich von Stroheim, Madeleine Sologne, Louis Salou.

Un graveur de billets de banque défiguré, moqué de ses collègues et solitaire, tombe sous le charme d’une artiste d’attraction foraine. Elle est aveugle. Il va tout faire pour lui offrir un train de vie luxueux, se laissant entrainer dans un engrenage criminel. S’inscrivant dans la mouvance d’un certain réalisme poétique caractéristique du cinéma français d’après-guerre, LA FOIRE AUX CHIMÈRES est un mélodrame à l’atmosphère à la fois féérique et sombre, une histoire de passion fatale mêlant plusieurs intrigues portées par la présence magnétique de von Stroheim, la beauté froide de Madeleine Sologne et le bagou du gangster et poète Louis Salou. Les dialogues savoureux de Louis Ducreux complètent le plaisir de (re)découvrir ce film rare et oublié.

À propos de Pierre Chenal
Né Philippe Cohen à Bruxelles en 1902, Pierre Chenal suit un cursus scientifique et est diplômé des Arts et Métiers. Il entre dans la vie professionnelle comme dessinateur et concepteur d'affiche de cinéma. Il est également journaliste.
Chenal occupe une place inconfortable dans l'histoire du cinéma français: relativement méconnu, il est catalogué comme un cinéaste n'ayant légué qu'une œuvre légère. Sa filmographie détaillée tend pourtant à montrer le contraire. Réalisés dans les années 30, ses premiers courts-métrages sont des documentaires où le cinéaste donne dans le réalisme social. Les petits métiers de Paris (1932) ou Une cité Française du cinéma ont une ambition didactique qui le classe à l'époque parmi les novateurs. Tout au long de son œuvre, Pierre Chenal gardera ce goût pour les atmosphères teintées de vrai où le social se montre. D'où son penchant très marqué pour les adaptations d'œuvres littéraires de ses contemporains: il emprunte à Marcel Aymé le titre d'un de ses premiers longs-métrages, La rue sans nom (1933); convoque Pirandello et L'homme de nulle part (1937); met en image Les mutinés de l'Elseneur de Jack London; et transforme le roman de James Cain Le facteur sonne toujours deux fois pour donner Le dernier tournant. Pierre Chenal aime les acteurs et fait tourner les plus grands. Louis Jouvet, Robert Le Vigan, Michel Simon, Pierre Blanchar, Viviane Romance ou Albert Préjean louent son talent. En 1940, la carrière du cinéaste prend un nouveau tour lorsqu'il se replie, le temps de la guerre, en Argentine et au Chili. Il y réalise quelque films mineurs, puis revient en France avec des intentions comiques exprimées dans Clochemerle (1947). En 1948, Chenal repart pour l'Argentine et adapte Sangre Negra du romancier noir américain Richard Wright. Puis, il se prend de passion pour le polar et se frotte au genre à plusieurs reprises. Mais Rafle sur la ville (1958), La bête à l'affût (1959) et L'assassin connaît la musique (1963) ne passent pas pour être ses meilleurs films.
Il décède en 1990 à Paris.
(Ciné-Ressources)

Vendredi 8 juin

19h30

Deux courts métrages de Nelly Kaplan :

RODOLPHE BRESDIN
France / 1963 / n&b / 16mm / 42 min.

Diffusé en 1963 en première partie de "Viridiana" de Luis Bunuel, un portrait de Rodolphe Bresdin, artiste au génie méconnu, à partir des dessins et gravures du cabinet des estampes de la Bibliothèque Nationale. L'œuvre fantastique de Bresdin (1822-1885) fut admirée de Baudelaire et Huysmans.

DESSINS ET MERVEILLES
France / 1966 / 16mm / n&b avec séquences en couleur / 11 min.

Sur un texte de Gaétan Picon, une évocation des mondes fantastiques de Victor Hugo, écrivain mais aussi dessinateur inspiré par les forces médiumniques et surnaturelles.


20h30
INFERNO
Dario Argento

Italie / 1980 / 16mm / couleur / VF / 1h47
Avec Leigh McCloskey, Irene Miracle, Eleonora Giorgi…
Musique de Keith Emerson.

Une poétesse new-yorkaise, ayant acquis un ouvrage ancien racontant la rencontre d’un architecte alchimiste avec les trois Mères des Enfers, réalise qu’elle-même réside dans l’une des demeures qui leur fut dédiées. Ses investigations vont réveiller les forces maléfiques enfouies dans le bâtiment qui n’est autre qu’une des portes de l’Enfer. Deuxième volet de la "Trilogie des Enfers", aux côtés de "Suspiria" et "La Troisième Mère", cet opus consacré à Mater Lacrimarum (la Mère des Larmes) est l’occasion pour Argento de déployer un imaginaire visuel délirant et de nous perdre dans un labyrinthe de sensations. Nulle cohérence dans ce récit halluciné aux allures de rêve éveillé. Laissez-vous submerger par ce film-vitrail aux teintes bleu-jaune-rouge, chef-d’œuvre plastique qui rend hommage au maitre Mario Bava, dont ce fut l’ultime contribution au cinéma, avec une séquence inoubliable.

Tous les films sont projetés en format pellicule 16mm.

Infos pratiques :

> Les 6, 7 et 8 juin 2018 au 17 rue Bouquière, 33000 Bordeaux
> Ouverture des portes à 19h.

> Tarif : 5€ la séance
> Prix libre : chômeurs, demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA, travailleurs précaires…

> Buvette et petite restauration à prix modique

> Renseignements complémentaires : 06 20 94 83 42

L’association Monoquini reçoit l’hospitalité de la Compagnie La Nuit Venue, l’aide bénévole de l’équipe de La Troisième Porte à gauche et le soutien financier de la Ville de Bordeaux et du CNC / DRAC Nouvelle-Aquitaine.
Merci à Marion B. et Fred Superlove
L’association Monoquini est signataire de la charte filmprojection21 qui s’engage à montrer les films dans leur format d’origine et à défendre et promouvoir la projection argentique.