Préambule

"- Beat, ouais... j'm'souviens bien de tout ça.
John Holmes et moi nous écoutions des disques de jazz, en picolant, tououuuu-te la journée...
ouais, et nous parlions de la Génération Perdue. Et qu'est-ce que c'est que cette génération triste ?
- et nous avons pensé, plusieurs dénominatifs, et j'ai dit : "Ah ! C'est une vraie BEAT GENERATION", et il le dit tout bas et il bondit... "ça y est ! ça y est !" Vous voyez ! et il rit à pleine gorge... Non, je me souviens, j'y suis ! Il fit AHHHHHH !!! Vous voyez... alors je l'ai noté dans "Sur la route" cette expression. Mais il fit de la publicité pour la Beat Generation avant même que "Sur la route" ne soit publié. Et il l'a même annoncé dans le New York Times - et je me suis fâché, parce que l'article que John écrivit pour le New York Times était le plan bleu de "The town and the City" (nb : traduit en français sous le titre "Avant la route") - et personne ne voulait croire ou même considérer que c'était moi qui avait inventé toute la Beat Generation - Ginsberg prétend que c'est Herbert Huncke... beat... mais Huncke n'a pas dit BEAT GENERATION, il a dit tout simplement : BEAT... nous avons adopté ce mot... D'abord pour moi, ça voulait dire : PAUVRETÉ... dormir dans le métro, comme Huncke... tout n'était qu'illumination... oui, des idées lumineuses sur l'Apocalypse, sur tout... puis je suis allé à Lowell, en 1954, et j'ai pris une chambre sur Skid Row, près de la gare. Je faisais chaque jour vingt kilomètres à pied autour de la ville... puis je suis allé dans la vieille église où je fus confirmé, et je me suis agenouillé - tout seul, TOUT SEUL... oui, dans l'église, dans le grand silence de l'église... et brusquement j'ai réalisé : BEAT !... beat veut dire béatitude, BÉATITUDE !"

Jack Kerouac, entretien avec Alfred G. Aranowitz extrait de la revue U.S.
(traduit par Mary Beach in Jack Kerouac, Carnets, L'Herne, 2009)

Jack Kerouac se réfère ici à une conversation qu'il a eu avec John Clellom Holmes en 1948 pour rappeler l'acte de naissance du terme de Beat Generation (Il faut préciser que cet entretien assez pathétique, de 1959 - publié post-mortem en revue en 1970 - ternit davantage l'image de Kerouac, alors gravement alcoolique, éreinté par la critique, lâché par ses amis, et déconsidéré par la jeunesse politisée).
En 1952 est publié le roman de Holmes, « Go », où il décrit, cinq ans avant la publication de "Sur la route",
les tribulations de Kerouac, Ginsberg et Cassady. « Go » attire l'attention des médias et The New-York Times Magazine demande à Holmes d'écrire un article sur l'univers dont il est question dans son roman. Se souvenant de l'échange qu'il eut avec Kerouac, il titre l'article "This is the Beat Generation".
Le terme sera désormais connu du grand public et aura le rayonnement qu'on sait...



« C'est la Beat Generation », par John Clellon Holmes
The New-York Times Magazine, 16 novembre 1952

Il y a plusieurs mois, un magazine national publiait un article intitulé "La jeunesse" et sous-titré "Ma mère m'en veut". C'était l'histoire d'une fille de 18 ans arrêtée pour avoir fumé de la marijuana et qui voulait s'exprimer. Pendant que le journaliste notait ses idées dans le langage branché du "thé"(1), quelqu'un prit une photo. L'image retenait l'attention, comparée aux propos que tenait la fille : elle affirmait faire partie d'une culture entièrement nouvelle, où une personne sur cinq est un consommateur. Pourtant le visage pâle et attentif, les yeux doux, la bouche intelligente, ne portaient aucune trace de corruption. Seul un effort de vertu démesuré pouvait juger ce visage criminel. Son unique reproche semblait être : "Pourquoi ne nous laisse-t-on pas tranquilles ?" C'était le visage de la beat generation.

Ce visage jeune et propre a figuré régulièrement dans les journaux depuis la guerre. Face à un juge dans un tribunal du Bronx, accusé d'avoir volé une voiture, il levait les yeux vers la caméra avec un rire curieux et sans aucune culpabilité. Le même visage, un peu plus sérieux, nous fixait depuis les pages du magazine Life, représentant une promotion d'anciens GI ; puisque les petites entreprises étaient mortes, disait-il, il avait l'intention de s'installer bien au chaud dans la plus grande compagnie qu'il pourrait trouver. Un peu plus jeune, un peu plus dérouté, c'est ce même visage que les photographes capturèrent dans l'Illinois quand le premier club pour non vierges fut découvert. Seuls un continent et quelques années séparent le jeune rédacteur publicitaire, accoudé au bar sur la Troisième avenue, buvant tranquillement pour se détendre, du conducteur survolté de voiture trafiquée à Los Angeles, qui joue à la roulette russe avec une vieille bagnole. Ce sont les extrêmes. Entre eux on trouve les secrétaires qui se demandent si elles doivent coucher avec leur petit ami maintenant ou plus tard ; le mécanicien qui fait passer le temps avec les potes et part pour Détroit sur un coup de tête ; les mannequins, dans les cocktails, qui prononcent consciencieusement les noms des gens en vue. Mais le visage est le même. Radieux, calme, réaliste, défiant.

Une tentative de labellisation de toute une génération est toujours insatisfaisante. Pourtant celle qui a vécu la dernière guerre, ou au moins qui a pu facilement prendre un verre une fois qu'elle a été finie, semble posséder une qualité uniforme, générale, qui exige un adjectif… Les origines du mot "beat" sont obscures, mais sa signification n'est que trop claire pour la plupart des Américains. Davantage que la simple lassitude, il sous-entend le sentiment d'avoir été usé, d'être à vif. Il implique une sorte de nudité de l'esprit, et, ultimement, de l'âme ; le sentiment d'être réduit au plus simple état de conscience. En résumé, il signifie être poussé jusqu'à ses propres limites, sans se faire remarquer. Un homme est "beat" quand il passe pour être fauché et parie toutes ses ressources sur un même numéro, et la jeune génération n'a cessé de le faire depuis sa prime jeunesse.

Ses membres sont instinctivement individualistes et n'ont pas besoin d'une apparence bohême ou d'une excentricité forcée pour s'exprimer. Elevés dans les mauvaises circonstances collectives d'une dépression lugubre, sevrés pendant le déracinement collectif d'une guerre mondiale, ils se méfient de la collectivité. Mais ils n'ont jamais pu laisser le monde en-dehors de leurs rêves. Les fantaisies de leur enfance hantaient la semi-obscurité de Munich, le pacte Germano-Soviétique, et l'évanouissement final. Ils passèrent leur adolescence dans un monde sens dessus dessous, fait d'esprit de corps, de veilles de nuit et de mouvements de troupe. Ils forgèrent leur indépendance d'esprit sur des têtes de pont, dans des bars à soldats et dans les centres d'accueil pour militaires américains, en arrivant après minuit et en repartant avant l'aube. Leurs frères, maris, pères ou petits amis mouraient soudain par télégramme. Aux quatre coins tremblants du monde, ou dans leur ville natale envahie par les usines ou les soldats solitaires, ils avaient une expérience intime de la gloire et de la misère de la conduite humaine, et peu de temps pour ce qui se passait entre les deux. La paix dont ils héritèrent n'était pas plus assurée que la prochaine « Une ». C'était une paix froide. Leur propre désir de liberté et la capacité de vivre à un rythme mortel (auquel la guerre les avait ajustés) conduisirent aux marchés noirs, au be-bop, aux narcotiques, à la promiscuité sexuelle, au colportage et à Jean-Paul Sartre. La dimension "beat" se manifesta plus tard.

C'est une génération d'après-guerre et, dans un monde dont les cycles semblent être ponctués par les guerres, on la compare déjà à cette autre génération d'après-guerre, dite "perdue". Les années folles, et la génération qui les a rendues folles, connaissent actuellement une renaissance sentimentale, et la comparaison est riche d'enseignements. La génération perdue fut découverte dans un roadster, riant hystériquement parce que rien n'avait plus de sens. Elle émigra vers l'Europe, sans trop savoir si c'était pour trouver le "futur orgiaque" ou pour fuir le "passé puritain".

Ses symboles étaient la garçonne, la flasque de whisky de contrebande et une attitude de frivolité désespérée, exprimée par la réplique : "Quelqu'un veut faire un tennis ?" Elle était prise dans le charme de la désillusion, jusqu'à ce que cela même devienne une illusion. Chaque acte dans ce drame de l'égarement était un troisième acte tragique ou ironique, et le poème "The Waste Land" de T.S. Eliott était davantage qu'un constat d'impasse par un poète perspicace. Il régnait dans le poème un sentiment de perte presque sans objet, qui faisait immédiatement sentir au lecteur que les choses avaient perdu leur cohérence. Pour toute une génération cette image exprimait, avec une justesse terrible, sa propre condition spirituelle.

Mais les garçons sauvages d'aujourd'hui ne sont pas perdus. Leur visage resplendissant, souvent moqueur, toujours décidé, échappe à ce mot, qui leur paraîtrait bidon. Car cette génération n'a pas cet éloquent air de deuil qui donnait leur dimension symbolique à tant d'exploits de la génération perdue. De plus, l'inventaire répété des idéaux détruits et les lamentations sur la morale dépravée, qui obsédaient tant la génération perdue, n'intéressent pas les jeunes gens d'aujourd'hui. Pour eux, ces choses vont terriblement de soi. Ils ont été élevés dans ces ruines et ne les remarquent même plus. Ils boivent pour "redescendre" ou pour "planer", non pour illustrer quoi que ce soit. Ils font des incursions dans la drogue ou la promiscuité par curiosité, non par désillusion.

Seuls les plus amers d'entre eux qualifieraient leur réalité de cauchemar et protesteraient qu'ils ont effectivement perdu quelque chose, le futur. Car depuis qu'ils sont assez âgés pour imaginer un avenir, celui-ci a été en péril. L'absence de valeurs personnelles et sociales est pour eux, non pas une révélation qui fait trembler la terre sous leurs pieds, mais un problème requérant une solution au jour le jour. Il leur semble beaucoup plus crucial de savoir comment vivre que pourquoi vivre. Et c'est justement là que se rencontrent le rédacteur publicitaire et le conducteur de voiture trafiquée, et que le caractère "beat" qu'ils partagent prend tout son sens : contrairement à la génération perdue, qui était occupée à perdre la foi, la beat generation est de plus en plus préoccupée par le besoin de croire. En tant que telle, elle constitue une dérangeante illustration du fameux mot de Voltaire : "Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer". Non seulement elle déplore l'absence de Dieu, mais elle cherche activement à lui inventer des totems, au hasard, de tous côtés.

Car le nihiliste hilare qui dévore l'autoroute à 140 km/heure en conduisant avec ses pieds n'est pas Harry Crosby, le poète de la génération perdue qui voulait s'écraser en avion sur le soleil parce qu'il ne pouvait plus accepter le monde moderne. Au contraire, le conducteur de voiture trafiquée invite la mort uniquement pour pouvoir lui faire un pied de nez. Il affirme la vie qui l'habite de la seule manière qu'il connaisse, à l'extrême. La fille au visage intense, arrêtée pour drogue, n'est pas l'une de ces "femmes et filles portées hors des lieux publics, hurlant à cause de l'alcool ou de la drogue", que Fitzgerald a décrites. Plutôt, elle évoque avec un sérieux convaincant le sentiment de communauté qu'elle a trouvé dans la consommation de marijuana, et que la société ne lui a jamais donné. Le rédacteur publicitaire, tout aussi ivre à minuit que son équivalent de la génération perdue, lit sans doute "Dieu et l'Homme" à Yale pendant sa gueule de bois du dimanche après-midi. La différence réside dans cette volonté presque exagérée de croire en quelque chose, ne serait-ce qu'en eux-mêmes. Ils veulent croire, même s'ils n'en sont pas capables. Ce qui conduit fatalement à des excès dans l'une ou l'autre direction.

Le choc ressenti par les gens plus âgés face à cette Beat Generation, profondément, n'est pas tant de l'aversion pour les actes, que de la détresse face aux attitudes qui les motivent. Bien qu'inquiets de cette détresse, ils argumentent ou légifèrent le plus souvent en relation aux actes plutôt qu'aux attitudes. Le lecteur de journal, examinant les yeux d'un jeune drogué, ne trouve d'exutoire à son horreur et à sa confusion que dans l'exigence que les contrevenants passent à la chaise électrique. Les sociologues, avec une préoccupation plus universitaire, sont tout aussi troublés par les légions de jeunes hommes dont l'ambition la plus haute semble être de trouver une place sûre au sein d'une compagnie monolithique. Les historiens de l'époque contemporaine expriment une légère surprise face à l'absence de mouvement organisé, politique, religieux ou autre, parmi les jeunes. Leurs articles nous rappellent que deux des caractéristiques nationales qui nous sont le plus chères sont d'être son propre patron et d'adhérer à des causes. Partout les gens à la moralité bien ordonnée secouent la tête et se demandent ce qui arrive à la jeune génération.

Peut-être n'ont-ils pas remarqué que derrière les excès, d'une part, et le conformisme, d'autre part, les membres de cette génération sont détachés, attendent de voir venir, parce qu'ils peuvent compter davantage sur leur endurance personnelle que sur leur philosophie de la vie pour les soutenir en dernière instance. Non que la Beat Generation soit étanche aux idées, qui la fascinent au contraire. Ses guerres, passées et à venir, ont été et seront des guerres d'idées.

Elle sait cependant qu'au dernier moment du conflit, lors du face à face intime, un homme combat un autre homme, pas une idée. Et qu'il en va de même pour l'amour. Il est donc plus facile à cette génération de réfléchir à des idées que d'y croire. Mais c'est également la première génération depuis plusieurs siècles pour qui l'acte de foi constitue un problème obsédant, en-dehors même des raisons qui conduisent à croire ou non en telle ou telle chose. Elle fait preuve de tous côtés et sous des formes étonnamment nombreuses d'un insatiable désir de croire.

Bien qu'il s'agisse certainement d'une génération d'extrêmes, comptant dans ses rangs le branché comme le jeune républicain radical, elle rend à César (c'est-à-dire à la société) ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu. Le branché le plus sauvage, adhérant à la mystique du be-bop, des drogues et de la vie nocturne, n'a aucun désir de détruire la société "carrée" dans laquelle il vit, seulement de l'éviter. Conduire une caisse à savon ou écrire un manifeste lui semblerait absurde. Regardant le monde normal, où tout lui est une corvée, il dit pourtant : "Bon, c'est la forêt d'Arden après tout. Même qu'elle saute si tu la regardes bien." De même, le jeune républicain, bien qu'il semble souvent considérer Babbitt (2) comme son héros mythique, n'est ni vulgaire ni matérialiste comme l'était Babbitt. Il est conformiste par pragmatisme social, non par effort de vertu. Les deux positions, pourtant, sont le résultat d'une conviction similaire, que l'abîme sans valeurs de la vie moderne est insupportable.

Car sous l'excès et la conformité il y a autre chose que du détachement. Il y a l'agitation d'une quête. Ce que le branché recherche par son sang-froid (retrait) ou son excitation (extase) c'est, après tout, le sentiment d'être quelque part ; il ne cherche pas à faire diversion encore une fois. Le jeune républicain pense qu'au-delà d'un certain point le changement devient chaos, et ce qu'il veut ce n'est pas simplement les privilèges ou la richesse, mais une position stable à partir de laquelle agir. Tous deux en ont assez d'être sans toit, sans valeur, sans foi.

La variété et l'extrémisme de leurs solutions ne sont qu'une indication décisive de l'absence de pilier unique autour duquel les jeunes gens d'aujourd'hui pourraient, en tant que génération, regrouper leurs observations et leurs aspirations. Il n'y a pas une philosophie, un parti, une attitude, qui pourrait remplir ce rôle. La raison en est sans doute l'échec de la plupart des concepts moraux et sociaux orthodoxes, mais à cause de cela chacun devient une unité bipède centrée sur elle-même et forcée de résoudre, ou au moins de supporter, à sa manière, le problème d'être jeune dans un monde apparemment sans recours.

Plus que tout autre chose, c'est ce qui est responsable de la réticence de cette génération à se nommer, à se considérer comme un groupe, à être elle-même parfois. Car les dieux inventés déçoivent inévitablement ceux qui les vénèrent. Il reste que le besoin de dieux demeure et c'est ce besoin, épuisant un objet après l'autre, qui projette la Beat Generation dans le futur et qui la dépouillera de son adjectif.

Dostoïevski écrivit au début des années 1880 : "la Jeune Russie ne parle plus maintenant que des questions éternelles." Avec les changements adéquats, un phénomène très semblable commence à s'installer en Amérique, à l'américaine ; une ré-évaluation dont les exploits et les attitudes de cette génération sont les symptômes. Aucune comparaison entre deux générations ne peut donner une mesure exacte des effets probables à long terme, mais il semble évident qu'une génération perdue, toute à ses désillusions et tentant de s'occuper parmi les ruines, est émouvante poétiquement mais pas très dangereuse. La Beat Generation au contraire, conduite par un désir désespéré de croire et pour l'instant incapable d'accepter les atermoiements qu'on lui offre, représente tout autre chose. Après tout, trente ans plus tard, la génération décrite par Dostoïevski se réunissait dans les caves et fabriquait des bombes.

Cette génération ne fabriquera peut-être pas de bombes ; il est probable qu'on lui demandera d'en larguer et qu'elle se fera elle-même bombarder, et elle garde toujours ce fait plus ou moins présent à l'esprit. C'est l'une des forces qui ont conduit à sa création et qui jouera un rôle important dans ce qui lui arrivera. Certains croient que dans les générations de ce type il demeure toujours la possibilité qu'une grande idée morale, conçue dans le désespoir, vienne au monde. D'autres observent l'auto-complaisance, le gaspillage, l'apparente irresponsabilité sociale, et marquent leur désaccord.

Mais sa capacité à garder les yeux ouverts tout en évitant le cynisme ; sa conviction croissante que le problème de la vie moderne est essentiellement un problème spirituel ; et cette aptitude à la sagesse spontanée, caractéristique des gens qui vivent durement et vont loin, sont des atouts dignes d'être notés. Et, de toute façon, les visages clairs et défiant en valent la peine.

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Notes :
(1) Le langage du « thé », c'est-à-dire des fumeurs de joints.
(2) "Babbitt" : roman de Sinclair Lewis. George F. Babbitt est le reflet de l'Amérique profonde, une satyre de l'américain moyen, pur produit du capitalisme industriel, un matérialiste, religieux, hypocrite, voire proto fasciste... "Babbitt" est longtemps resté dans le langage américain courant comme terme équivalent à un individu conformiste et consumériste.
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Texte traduit par Piala Coïc, et publié initialement dans le cadre du cycle Beat Generation organisé par a-ba / monoquini, Montpellier, 2004
Traduction © Monoquini & Piala Coic
Le texte original est consultable ici